Le fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (la banque des communes), fête son cinquantenaire le 5 décembre 2024. Lors du lancement officiel des activités de cette célébration, le 11 octobre dernier, son directeur général, Camille Akoa, a décrit la résilience et la constance de l’institution dans son action. Une action rendue possible grâce aux réformes qui ont permis à l’institution de s’arrimer aux défis de son temps.
Créé le 05 décembre 1974 à la faveur de la loi n°74/23 portant organisation communale au Cameroun, le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale a connu plusieurs reformes. La première est le décret n°2000/365 intervenue le 11 décembre 2000 qui érigeait l’ancienne direction en direction générale. Ledit décret a été modifié par celui n°2006/182 du 31 mai 2006 consacrant la fonction d’intermédiation financière de l’organisme. Il s’agissait alors de lui donner un rôle de régulation dans la gestion et la distribution des financements aux collectivités territoriales décentralisées pour notamment accroître l’assimilation des bonnes pratiques au niveau local.
Le 31 octobre 2018, le président de la République prend le décret n°2018/635 portant réorganisation du Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale. Ce texte intervient en application des dispositions de la loi 2017/010 du 12 juillet 2017, portant statut général des établissements publics, et ce, dans un contexte marqué par l’accélération du processus de décentralisation et le renforcement du dispositif institutionnel d’accompagnement du développement local. C’est ainsi que le Feicom change de statut et devient un établissement public à caractère économique et financier, toujours doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière. La même année, on va assister à l’inauguration du nouveau siège, un somptueux bâtiment de six étages construit à hauteur de 14,46 milliards de francs CFA.
Au plan interne, la restructuration a permis l’amélioration des résultats par la mise en place des règles de gouvernance, la réduction des charges d’exploitation de l’entreprise, le relèvement des centimes additionnels communaux à redistribuer. Tenez ! En 2006, le Feicom a réduit plus d’un tiers de ses effectifs, soit 260 agents licenciés sur 765 mais, curieusement, a atteint des résultats financiers record.
En 2022, la dotation générale de la décentralisation qui transite par “la banque des communes” est passée de 5 milliards de francs CFA à 90 milliards de francs CFA.
Ces dernières années, le Feicom a connu une véritable métamorphose tant dans son ossature que dans ses missions. L’organisme se positionne aujourd’hui comme un acteur majeur de la mise en œuvre de la décentralisation au Cameroun.
Yves Zembida