Ce mois de septembre, à Yaoundé 5 et Yaoundé 7, les chantiers se font nombreux dans les quartiers. Des aménagements voulus par l’État et qui rentrent dans le cadre du projet de développement des villes inclusives et résilientes (PDVIR), piloté par le ministère de l’Habitat. À terme, ce programme est sensé donner un visage nouveau aux villes et promouvoir le développement local.
Au ministère de l’habitat et du développement urbain, le mois de septembre n’est pas de tout repos. Les visites de terrain sont fréquentes chez Madame le ministre Ketcha Courtès.Surtout, en cette période de rentrée scolaire où, dans les grandes agglomérations, l’on fait face à de nombreux défis tels la perturbation du trafic, la difficile mobilité et connectivité urbaine dans les quartiers sous-équipés. Des villes et des quartiers qui, en saison pluvieuse,sont exposés aux inondations, à la résurgence des maladies, et la généralisation de l’insalubrité.
À Nkolmesseng et Oyomabang par exemple, les chantiers avancent à grand pas. Grâce à l’appui de la Banque mondiale, 15 kilomètres de route bitumée, seront bientôt réceptionnésdans ces quartiers. À la suite de son évaluation in situ, le ministre s’est félicité de l’avancement des travaux alors estimés à 85%. Une performance qui rassure.
Dans l’Extrême-nord, précisement à Yagoua, ville récemment touchée par des crues massives,Ketcha Courtès est allée évaluer l’ampleur des dégâts afin de pouvoir adapter la riposte du PDVIR aux besoins des populations. Les eaux ont détruit des routes, des habitations, et causédes dégâts importants sur l’environnement. Une situation à laquelle il faudrait, selon le ministre, remédier au plus tôt. Déjà, près de 750 millions de francs CFA ont été mobilisés par le chef de l’Etat pour soutenir les sinistrés.
Ces actions s’inscrivent dans la continuité du plan gouvernemental d’assainissement des villes. Dans le cadre de l’aménagement urbain, l’agenda du Minhdu pour l’année 2024 prévoit, à Yaoundé, entre autres projets, la construction et la réhabilitation de plusieurs voiries stratégiques telles que Rond Point – Bata Nlongkak ou encore Mobil Omnisport-hôtel le Paradis en passant par mosquée Ngousso, la lutte contre le désordre urbain etc.
Pour Albert Toue Evini, coordonnateur du PDVIR à la communauté urbaine de Yaoundé, « il est question de construire des voies d’accès dans les quartiers afin de les raccorder à la route principale et par-là, au centre de la ville. Ce projet permettra de relier les routes de Yaoundé 5e à celles de Yaoundé 4e. Bien plus, le PDVIR compte acquérir des bacs à ordures, construireun terrain de sport et une salle polyvalente à caractère culturel; ce qui contribuera au bien-être des populations cibles ».
Selon Habitat, la population urbaine croît de façon exponentielle au Cameroun, soit un taux de 54 %. Faute d’investissements suffisants, cette croissance a provoqué une urbanisation anarchique et a contribué à créer des villes enclavées, sous-équipées où prospère l’insalubrité et la pauvreté.
Le projet de développement des villes inclusives et résilientes lancé par le gouvernement est une réponse idoine à cette situation. Il cible principalement sept villes : Batouri, Douala, Kousséri, Kumba, Ngaoundéré, Maroua et Yaoundé. Il répond ainsi aux enjeux de développement économique des villes, d’amélioration des conditions de vie des populations dont la jeunesse, pour impulser un développement depuis la base, grâce à un appui au renforcement des capacités, la gestion des catastrophes naturelles et la gestion desinfrastructures. In fine, ce projet contribuera à résoudre les défis actuels des grandes agglomérations du Cameroun à travers le renforcement de la mobilité urbaine, ledésenclavement des quartiers, l’amélioration de l’accès aux services urbains de base, ainsi que celle de l’image des villes…
Yves Zembida