« Je suis élève au lycée classique de MFOU. Ici, c’est presque le village, mais la vie coûte si cher que j’ai décidé de me lancer dans l’agriculture en tant que partenaire du RELESS-MFOU . Nous venons travailler les samedis dans les champs du RELESS, et nous avons une motivation de trois mille FCFA, à la fin du travail. À côté de ça, j’ai aussi mes activités que je mène malgré mon statut d’élève. Je voudrais spécifiquement vendre mes produits aux élèves»
Il a le geste habile, souple et impressionnant. Quand il commence à défricher, à nettoyer ou encore à creuser, on aime à le voir. Loin de son village et installé à MFOU en 2021 pour ses études, Georges est étonné par le coût de la vie. Un bâton de manioc à 125 FCFA, une situation qui le révulse et le contraint à trouver un moyen de faire ce qu’il sait le mieux : l’agriculture. Il embrasse le Réseau Local d’Économie Sociale et Solidaire de l’arrondissement de MFOU. Une association qui promeut le développement de la localité. Avec la présidente du RELESS -Mfou, Georges NKOA, ses amis forment la coopérative environnement et développement.
C’est dans cette coopérative que des jeunes volontaires s’occupent de l’hygiène de la ville, les quartiers : défricher les bordures de routes, cureter les rigoles… mais aussi, il participe au soutien des projets de développement. En Tant que partenaire au développement, il travaille depuis deux ans avec RELESS, dans le champ de maniocs. L’objectif est d’approvisionner la ville en produits frais et à bas prix. Juste derrière lui, de l’autre côté, de la route se dresse l’un de ces champs de manioc déjà à terme. Un champ de près d’un hectare dans lequel lui et ses collègues ont longuement travaillé depuis le défrichage et aujourd’hui jusqu’à la récolte. Malgré son statut d’élève, le jeune homme détient des connaissances sur les techniques agricoles. Il dit avoir été rompu à l’activité au côté de son père dans le département du Nyong & So’o. Là-bas, au village, Georges a une vie d’agriculteur, plus précisément pisciculteur.
Il est propriétaire de deux étangs de poisson, cela fait deux ans. Une activité qui lui a permis de s’offrir le nécessaire requis pour sa scolarité en tant qu’élève en classe de première. En plus, il s’est aussi lancé dans la culture de la banane plantain et du manioc, des cultures qu’il affectionne particulièrement pour leurs produits dérivés. À ses 17 ans, malgré les critiques de ses camarades de classe, Georges se voit bien faire carrière d’agriculture, afin de lutter contre la faim et réduire la pauvreté en milieux jeunes.
Yves Zembida