Journée internationale de la femme rurale : Afanloum se mobilise

La 29ᵉ édition de la journée internationale de la femme rurale a été célébrée avec faste ce mardi dans le département de la Mefou-Afamba, région du Centre. Cette cérémonie a donné l’occasion aux femmes rurales du village Endoum de porter haut l’étendard de leur village et capitaliser leur savoir-faire.

À 15 heures, derrière son étale, face à la foule, maman Agnès s’entretient avec les autorités, parmi lesquelles Thierry Kinou Nana, préfet de la Mefou-Afamba, et André Rémi Akono Alinga, maire d’Awae, venus visiter son stand d’exposition. Son quotidien alterne cuisine et champs. Pour cette occasion, ce sont des produits de ses champs qu’elle est venue présenter. « Je suis venue vendre le gâteau fait à base de pistache et le koki. Le gâteau de pistache se mange avec le bâton de manioc et le koki avec la banane cuite. Le paquet coûte 200 francs Cfa ».

Malgré son âge avancé, la sexagénaire et sa petite fille ont essuyé des coups de soleil, assises derrière leur stand, dans l’attente de clients potentiels. Une clientèle qui vient massivement de la ville. Elle espère pouvoir se faire de l’argent pendant cette fête. « Avoir autant de monde, en un seul endroit dans ce village, c’est un évènement d’autant plus rare qu’il s’agit de célébrer la femme rurale. Nous avons donc apprêté des marchandises, pour vendre pendant la fête. Pour nous, c’est  principalement une foire agricole ».

À quelques mètres d’elle, le stand de Charlotte, une riveraine d’Endoum, venue vendre des régimes de banane plantain. Elle regrette que la fête ne dure que deux jours.

« Vendre à domicile est un atout. Nous ne payons pas le transport et nous avons l’opportunité de montrer ce que la femme d’Afanloum peut faire. Malheureusement, malgré son importance, on n’exalte pas assez la femme rurale. On devrait faire toute une semaine de célébration ». 

Dans ce village enfoui dans la forêt, écouler la récolte des champs est chose difficile. Les habitations sont éloignées les unes des autres, et la population, très peu nombreuse, constitue un désavantage pour le commerce local. Les routes sont difficilement praticables, surtout en saison pluvieuse. À cause de leur mauvais état, le transport des marchandises coûte excessivement cher, ce qui amène les femmes de la localité, pour l’essentiel, à travailler pour la subsistance, l’une des premières causes de dégradation des conditions de vie de la femme rurale.  

Pour résoudre le problème, en concertation avec les femmes des villages voisins, Maman Agnès et ses collègues ont constitué un réseau de femmes à l’instar de la RODEMAF, pilotée par Caroline Ndzie Assogo ou encore la RELESS-Mfou, des associations qui militent pour l’émancipation de la femme. Grâce à l’action de ces associations, des tonnes de vivres ont été transportés des coins du village vers le site de l’école primaire, lieu de l’événement. 

Banane plantain, ignames, manioc, miel… Des produits locaux exposés dans des stands pour être commercialisés. Ces efforts ont permis de synchroniser les actions de développement au niveau local. Pour cette 29ème édition, une formation sur la fabrication du savon, du menthol et biens d’autres produits a été dispensée aux femmes. Seulement, malgré le grand engagement des femmes du villlage, ces actions ne reçoivent qu’un timide accompagnement de la part des autorités, ce que déplore la présidente du RELESS-MFOU : «  Notre pays  a besoin de nous, et nous avons besoin de notre pays. Nous sommes la mamelle nourricière du Cameroun. Pour cette raison, le pays doit nous soutenir en cette journée. Apporter des solutions à nos problèmes pour faciliter et nous aider à décupler notre contribution pour le pays ».

Yves Zembida

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut