C’est ce que dit la loi forestière 2024, que des acteurs engagés dans la protection de l’environnement ont apprécié le jeudi 07 novembre 2024, à la faveur du 3e webinaire organisé par Centre pour l’environnement et le développement (Ced), en partenariat avec le Centre des Nations Unies pour les droits de l’Homme et la démocratie en Afrique centrale.
Ce qui était considéré comme un délit est désormais un crime au Cameroun. Tout trafiquant de ressources fauniques (commercialisation d’écailles de pangolin, abattage d’éléphant, traffic d’ivoire…) encourt entre 10 et 20 ans d’emprisonnement ferme, et pas moins de 50 millions de FCFA d’amende. Pour les acteurs de la protection de la forêt et de la faune, il était temps que la répression soit aussi lourde.
<<Par le passé le maximum de peine encourue pour l’infraction ne dépassait pas 03 ans d’emprisonnement ferme et 10 millions de FCFA. Cette loi est révolutionnaire dans le Bassin du Congo>>, se réjouit Luc EVOUNA, Chargé des programmes pour le Bureau Afrique Centrale du réseau de surveillance du commerce de faune et flore sauvages (Trafic).
Des regrets tout de même
Si les communautés sont impliquées dans des processus, il reste que la protection de leurs droits exige un certain encadrement.
<<Oui, il faut conserver, il faut réglementer, mais il y’a les droits de l’Homme. Longtemps dans nos aires protégées il y’a eu des suspensions d’activités parce qu’il y’avait des plaintes des populations qui disaient qu’elles étaient torturées. Il faudrait voir comment encadrer cela dans les textes d’application>>, relève Dr Florence PALLA, Coordonnatrice du projet Renforcement et institutionnalisation de l’Observatoire des forêts d’Afrique Centrale (Riofac).
Pas suffisamment mis en avant également, le commerce en ligne des espèces sauvages, un phénomène qui prend pourtant de l’ampleur.
Sensibiliser davantage
Du webinaire organisé par le Centre pour l’environnement et le développement (Ced) le 3e du genre, on retient d’importantes indications. Le régime de conservation est enrichi de dispositions relatives aux aires protégées marines et communautaires, ainsi qu’aux zones privées. Cependant, des défis demeurent, <<Entre le régime de la conservation contenu dans la loi de 2024 et le régime international ratifié par le Cameroun. On a encore un effort à fournir dans le sens de l’harmonisation des différents textes sectoriels. Il y’a d’importantes mesures de conservation qui ne sont pas encore prises en compte>>, signale Dr Samuel NGUIFFO, Secrétaire Général du Ced.
Pour une conservation plus efficace au Cameroun, il y’a lieu de renforcer la sensibilisation en termes de gestion de la faune, précisément en ce qui concerne la chasse, afin que la loi soit véritablement respectée. Mais il s’agit aussi de s’assurer que les acteurs travaillent en parfaite synergie pour que les textes d’application contiennent les propositions formulées.
Marie Judith Ndongo